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Le coaching peut-il améliorer votre processus décisionnel ?



Partie 1 : Renforcer vos fonctions exécutives


Dans notre vie quotidienne, nous ne prêtons pas suffisamment attention à la façon dont nos fonctions exécutives influent sur nos comportements et actions, sur notre capacité à rester concentré, sur notre motivation à mener nos projets à terme, etc.


Pourtant, notre cerveau utilise ces fonctions pour accomplir des tâches, passer d’une activité à une autre, garder le cap sur un objectif, se concentrer dans une réunion et, ne l’oublions pas, prendre des décisions.


Le coaching visant à nous faire prendre conscience des faiblesses de nos fonctions exécutives aurait ainsi le potentiel d’améliorer notre processus décisionnel et pourrait, ultimement, nous permettre de faire de meilleurs choix.



Faire un choix, c’est renoncer !



Rappelons d’abord que la prise de décision est le processus mental (ou cognitif) qui consiste à faire un choix « logique » parmi plusieurs options disponibles. En d’autres termes, il s’agit d’évaluer des options concurrentes et d’en choisir une.


Pour prendre la bonne décision, une personne doit considérer les avantages et les inconvénients de chaque option et envisager toutes les possibilités. Elle doit par ailleurs être en mesure de prévoir le résultat de chaque option et, sur la base de tous ces éléments, de déterminer quelle est la meilleure option dans une situation particulière.


Chaque processus de prise de décision aboutit à un choix. Le résultat de la prise de décision peut être tout autant une action qu’une opinion face à un dilemme (Reason, 1990).


Le processus en lui-même fait appel à de nombreuses fonctions exécutives : mémoire de travail, organisation et planification, flexibilité cognitive, capacité d’entreprendre, etc. La qualité de ces fonctions aura donc un effet direct sur la performance de notre processus décisionnel.


Cette performance du processus décisionnel a fait l’objet d’une multitude de recherches. On peut l’examiner sous différents angles : psychologique, cognitif et normatif.


D’un point de vue psychologique, les décisions individuelles doivent être comprises dans le contexte de l’ensemble des besoins et des préférences d’un individu et en considérant son système de valeurs.


D’un point de vue cognitif, le processus de prise de décision doit être imaginé comme un processus continu intégré dans l’interaction avec notre environnement.


D’un point de vue normatif, l’analyse des décisions individuelles s’intéresse à la logique de la prise de décision et à sa rationalité, de même qu’au choix auquel elle conduit. À un autre niveau, elle peut être considérée comme une activité de résolution de problèmes qui s’achève lorsqu’une solution satisfaisante est trouvée. La prise de décision suit donc un processus quasi algorithmique si elle est conduite dans les règles de l’art et sans a priori.


Les composantes des fonctions exécutives et leur rôle dans le processus décisionnel


Les composantes générales suivantes des fonctions exécutives ont été décrites par Dendy (2002) :


  • Mémoire de travail et de rappel : garder les faits à l’esprit tout en manipulant l’information, accéder aux faits stockés dans la mémoire à long terme.

  • Activation, éveil et effort : commencer une tâche, prêter attention, terminer le travail.

  • Contrôle des émotions : tolérer la frustration, réfléchir avant d’agir ou de parler.

  • Intériorisation du langage : utiliser le discours personnel, ou le discours intérieur, pour contrôler son comportement et orienter ses actions futures.

  • Résolution de problèmes complexes : décomposer un problème, en analyser les différentes composantes, organiser les éléments en quelque chose de nouveau.

  • Changement, inhibition : cesser une tâche, changer d’activité, s’arrêter et réfléchir avant d’agir ou de parler.

  • Organisation, planification : organiser son temps, ses projets, son matériel et ses biens.

  • Surveillance, autorégulation : contrôler son comportement, inciter à des actions, réviser son travail.



À chaque étape du processus décisionnel, nous faisons appel à certaines fonctions exécutives.


Au cours de la phase initiale, notre cerveau se met en mode activation pour nous permettre d’entreprendre l’analyse de la situation. À cette étape également, on procède à l’organisation des informations et à la planification des étapes qui mèneront à la prise d’une décision.


Pendant la phase de compréhension, nous sollicitons notre capacité à planifier le dénouement de notre choix, notre habileté à résoudre des problèmes complexes, ainsi que notre mémoire de travail (courte) et notre mémoire de rappel (longue) qui nous permettent de stocker des informations.


Enfin, lors de la phase d’analyse et de choix, ce sont d’autres fonctions exécutives qui sont à l’œuvre. Il faut en effet contrôler ses émotions, inhiber sa première impulsion, rester concentré sur le processus décisionnel, recourir à sa mémoire de travail afin de garder à l’esprit tous les éléments du problème et s’autoréguler afin de reconsidérer son choix.



Qu’en disent les études scientifiques ?


En interrogeant la recherche scientifique, on découvre l’existence d’une multitude d’études qui examinent les liens entre la prise de décision et l’activation des fonctions exécutives.


Voici ce qui ressort des principales études à ce sujet.


Selon l’étude de Schiebener et ses collaborateurs (2014), le fonctionnement exécutif jouerait un rôle important dans la prise de décision en situation de risque. Selon ce qu’ils ont observé, un comportement décisionnel plus efficace est associé à de meilleures performances aux tests de fonctionnement exécutif. De plus, ce processus décisionnel s’accompagne d’activations dans les régions préfrontales et sous-corticales du cerveau associées au fonctionnement exécutif.


Des preuves proviennent en effet de l’imagerie cérébrale, comme en témoigne cet extrait :


Soulignant le rôle important des fonctions exécutives lors de la prise de décisions en présence d’un risque objectif, on a constaté que les parties inférieure et dorsolatérale du cortex préfrontal étaient activées lors de ces décisions, de même que le cortex cingulaire antérieur et le cortex pariétal postérieur (Rogers et al., 1999 ; Labudda et al., 2008). Les activations du cortex préfrontal dorsolatéral indiquent des rôles de surveillance, de catégorisation et de déplacement (Burgess et al., 2000 ; Shafritz et al., 2005 ; Lie et al., 2006). L’activation du cortex cingulaire antérieur a été interprétée comme un signe de processus de résolution des conflits pendant la prise de décision (Labudda et al., 2008).



Le modèle de Brand et ses collaborateurs (2006) indique quant à lui que les fonctions exécutives sont impliquées dans l’évaluation des probabilités, la planification et l’application des stratégies de prise de décision, et l’utilisation de la rétroaction pour contrôler les stratégies et les réviser si nécessaire. C’est ce qu’illustre le diagramme suivant.





Ces différentes études permettent de penser qu’un entraînement des fonctions exécutives les moins performantes chez un individu aurait à terme des effets bénéfiques sur sa prise de décision. L’assistance apportée par un coach professionnel afin d’évaluer, à l’aide de tests psychométriques reconnus, les faiblesses ou les lacunes de vos fonctions exécutives pourrait ainsi contribuer à accroître l’efficacité de votre processus décisionnel.

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