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Paul Goldman, éditeur

Le sexe et notre personnalité influencent notre capacité à reconnaître un visage digne de confiance?

Dernière mise à jour : 28 mars 2023

Dans une étude publiée en 2015 par Mattarozzi et ses collaborateurs, les auteurs ont exploré dans quelle mesure les différences individuelles (c’est-à-dire le sexe et les traits de personnalité de la personne qui perçoit le visage d’un inconnu) prédisent les jugements de fiabilité des visages non familiers et émotionnellement neutres.


En d’autres termes, ils se sont demandé si notre genre et nos traits de personnalité influent sur la qualité de notre jugement quand vient le moment de reconnaître un visage digne de confiance.


Il est bien connu que le traitement de l’information affective est influencé par des traits de personnalité tels que la stabilité émotionnelle, l’extraversion, l’affect négatif, l’anxiété et l’agression (Rusting, 1998 et Vuoskoski, 2011).


Les individus caractérisés par un haut degré de névrosisme (par rapport aux individus émotionnellement stables) connaissent une plus grande activation défensive face aux stimuli aversifs.


(Pour ceux que cela intéresse, je vous invite à lire sur l’amygdale, une structure cérébrale située en profondeur dans la région antéro-inférieure du lobe temporal. Elle reçoit des projections nerveuses principalement des régions sensorielles du thalamus et du cortex. La plupart des voies nerveuses qui entrent dans l’amygdale sont couplées à des voies qui en sortent. L’une de ces voies de sortie est la voie amygdalofugale ventrale, qui joue un rôle important dans l’apprentissage associatif d’une peur conditionnée et la valeur gratifiante ou aversive d’un stimulus.)


Les extravertis (par rapport aux introvertis) présentent, eux, une réactivité émotionnelle plus élevée aux signaux positifs (mais pas négatifs) de récompense (larsen, 1989).


En ce qui concerne les jugements de fiabilité à partir de l’apparence du visage, une autre étude récente (Willis, 2013) a montré que des niveaux plus élevés d’anxiété et d’agression étaient associés à des jugements attribuant aux visages une moins grande fiabilité.



Méthodologie


Quatre cent dix étudiants italiens de premier cycle ont participé à l’étude de Mattarozzi. Leur personnalité a été évaluée à l’aide du modèle des Big Five (Extraversion, Neuroticisme, Conscience, Agréabilité et Ouverture à l’expérience) et de mesures de l’anxiété et de l’agressivité.


Lorsque leur étaient présentées des photos de visages, ces étudiants devaient décrire leur sentiment de confiance envers l’individu représenté. Soixante-trois images en couleur de visages réels, émotionnellement neutres, ont été sélectionnées dans la base de données des visages de Karolinska. Ces visages ont été évalués selon un certain nombre de traits de personnalité fournis par la base de données du Social Perception Lab.


Les questionnaires utilisés


Le BFQ est la mesure la plus largement utilisée des cinq grandes dimensions de la personnalité dans le contexte italien et est alignée sur les autres mesures des cinq grandes dimensions.


Le STAI-Y est la mesure la plus utilisée de l’anxiété comme état et de l’anxiété comme trait.


Le Questionnaire sur l’agressivité et le Rational-Experiential Inventory évaluent quant à eux deux styles cognitifs : un style rationnel, mesuré par une échelle adaptée du besoin de cognition (NFC) qui met l’accent sur une approche consciente et analytique (par exemple, « je préfère les problèmes complexes aux problèmes simples »), et un style expérientiel, mesuré par l’échelle de la foi en l’intuition (FI), qui fait référence à une approche préconsciente, affective et holistique



CONCLUSIONS


Les résultats suggèrent que les jugements de confiance sont affectés par le sexe de la personne qui perçoit le visage, bien que cet effet dépende également de la valence du visage.


Les femmes ont tendance à juger les visages dignes de confiance comme étant significativement plus dignes de confiance que les hommes, et cela est particulièrement prononcé pour les jugements portant sur des visages féminins.


Il n’y a toutefois pas de différence entre les sexes pour les jugements de visages neutres ou non dignes de confiance.


De plus, contrairement aux hommes, les jugements de fiabilité des femmes sont également affectés par le sexe du visage. Plus précisément, les femmes jugent les visages d’autres femmes comme étant légèrement plus dignes de confiance que les visages d’hommes.


Les résultats suggèrent en outre que l’évaluation de la fiabilité à partir de l’apparence faciale est dans une certaine mesure affectée par les traits de personnalité des personnes qui la perçoivent, mais que cette relation dépend du sexe.


En fait, le schéma général des résultats montre que presque toutes les corrélations significatives, bien que faibles, entre la fiabilité perçue et les traits de personnalité ont été établies uniquement dans le sous-échantillon des femmes.


Comme prévu, l’agréabilité a été positivement corrélée avec les jugements de fiabilité, confirmant que, comme le postule le modèle des Big Five, les personnes ayant un score élevé pour cette dimension ont tendance à percevoir un visage inconnu comme plus digne de confiance. En outre, des corrélations faibles mais statistiquement significatives ont été mises en évidence entre les jugements de fiabilité et les traits d’agressivité, en particulier entre les jugements de fiabilité et le score total d’agressivité, d’hostilité et d’agressivité verbale. Il convient de noter que les corrélations entre la fiabilité perçue et les scores d’agressivité varient en fonction du sexe (c’est-à-dire que les coefficients de corrélation ne sont statistiquement significatifs que pour les femmes)



Source: Mattarozzi K, Todorov A, Marzocchi M, Vicari A, Russo PM (2015). Effects of Gender and Personality on First Impression. PLOS ONE 10(9): e0135529. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0135529


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